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Culture digitale

Le Web 2.0 et après : d’un système de publication aux plateformes sociales

A l’origine, simple outil de publication, le « Web » tel qu’il est imaginé par Tim Berners Lee se veut comme un réseau de ressources liées les unes aux autres par l’intermédiaire de liens hypertextes.

Après l’apparition du Web au début des années 90, le nombre de sites web s’est multiplié, et les usages, encore restreint à la publication et à la consultation de pages Web, se sont envolés (pour l’époque).

Evolution du nombre de sites Web de 1991 – le 1er site de Tim Berners Lee – à 2019

Face à la situation et au développement exponentiel du nombre d’utilisateurs, de plus en plus d’entreprises se lancent dans ce nouveau secteur technologique et développent de plus en plus d’outils.

Face à cette euphorie, une spéculation boursière importante voit le jour autour de ces entreprises innovantes.

Mars 2000 : la « Bulle Internet » explose !

Cette première bulle spéculative autour des technologies explose en mars 2000 car les « consommateurs » ne sont pas encore au rendez-vous.

Ce « nouvel eldorado » ne tient pas ses promesses en terme financier et le marché s’effondre sur lui-même.

Face à cette catastrophe économique (145 milliards de dollars de pertes) trois principales causes de l’échec économique de ce « Web » sont identifiées :

1 – Les usages ne suivent pas

Énormément de nouvelles technologies voient le jour et offrent énormément de possibilités aux développeurs mais la fracture entre utilisateurs grand public et développeurs est désormais apparente.

Des services dématérialisés voient le jour mais ne rencontrent pas leurs publics, surtout les usages commerciaux ne suivent pas, le marché n’est pas encore prêt. Cette ruée vers l’or s’avère un gouffre financier important pour nombre de start-up non rentables et d’investisseurs qui les ont soutenues auparavant.

2 – Les données sont fondamentales

Faire des liens entre des documents n’est plus suffisant.

Tout ces contenus en ligne et les données qu’ils contiennent doivent être structurées dans des bases de données pour en permettre le ré-usage à grande échelle.

Les bases de données sont désormais une des pierres angulaires des systèmes d’informations. Et les données seront les briques pour bâtir de futurs services rentables, tant pour les utilisateurs pour mettre à disposition des informations traitées et enrichies que pour les investisseurs en retour sur investissement.

3 – Il faut des infrastructures de l’information solides

Le Minitel en particulier, et d’autres services télématiques dans quelques autres pays occidentaux, ont ouvert la voie au commerce électronique et démontrés les potentialités de ces services en ligne.

Ce système n’a été plébiscité que en France pour trois raisons contraires aux principes du Web :

  • du fait de sa mise en oeuvre par l’intermédiaire de l’Etat sous la responsabilité du service postal et téléphonique national,
  • du fait de la centralisation des services de télécommunication via la mise en oeuvre de protocoles unifiés au niveau national
  • et grâce à la facturation à la consommation sur la facture téléphonique.

Le Web se veut dès ses origines indépendant des états et des opérateurs privés, décentralisés et libre.

Il est donc impératif que soit mises en place des architectures de l’information robustes et sécurisées permettant de faire face à la masse de données disponibles pour offrir des informations pertinentes en permanence et permettre le développement du e-commerce.

Constat des années 2000

Il est donc obligatoire de repenser le « web » à l’aune des évolutions technologiques apparues.

Apparition du Web 2.0

Ce « nouveau » web ne se veut plus simplement comme un outil de publication mais comme une plateforme « sociale » et applicative.

Face à l’engouement qu’il suscite, l’appellation « 2.0 » recouvre petit à petit beaucoup de notions difficilement discernables, occasionnant son utilisation à tord et à travers, dans des domaines divers et surtout devient un « buzz-word » totalement fourre-tout.

Article fondateur du Web 2.0

Il faut attendre une conférence organisée par Tim O’Reilly en 2005 pour voir apparaitre une définition du Web 2.0 reposant sur 7 principes forts :

– I – Le web comme plateforme de services
– II – Tirer parti de l’intelligence collective (Wikipedia, etc.) :
Amélioration du service avec augmentation du nombre d’utilisateurs
– III – La puissance est dans les données

  • IV – La fin des cycles de releases (versions) des logiciels :
    Le logiciel comme service et non plus comme produit
    Les usagers comme co-développeurs des applications
    La version bêta perpétuelle
    – V – Des modèles de programmation légers
    Interfaces souples et légères, objets nomades
    – VI – Le logiciel se libère du PC
    – VII – Enrichir les interfaces utilisateur

Les 7 principes du web 2.0 de Tim O’Reilly

Ces sept principes et les points afférant sont à la base des usages du Web tel que nous l’utilisons aujourd’hui.

Le Web est désormais une plateforme sociale sur laquelle peuvent se construire et se développer de très nombreux services commerciaux, utilisant la puissance du traitement de données en grand nombre (big data) produites par les utilisateurs pour optimiser de manière continue les services proposés.

Du Social au Big Data

L’engouement mondial autour de ces nouveaux outils, en particulier les plateformes de blogs et les premiers réseaux sociaux faciles à prendre en main, favorisent ainsi la publication de textes, d’images, de commentaires et la participation. Ces nouveaux usages du Web vont ouvrir de nouveaux potentiels économiques.

Les principaux acteurs vont se tourner vers un système reposant sur la gratuité d’accès et d’usage pour les utilisateurs en contrepartie d’une exposition à de la publicité.

Ces réseaux sociaux, en particulier, vont drainer de plus en plus d’utilisateurs, qui vont développer des usages extrêmement importants. Ainsi, aujourd’hui, plus de la moitié de la population terrestre est désormais connectée au Web.

Afin de proposer aux annonceurs de pouvoir acheter de la publicité toujours plus ciblée, ces plateformes vont récupérer et structurer l’ensemble des données d’usages afin de dresser des profils toujours plus précis, à jour de leurs utilisateurs.

Ces plateformes sociales vont également profiter de nouveaux axes de développement fort en particulier pour toucher les foyers occidentaux:

  • les smartphones et leurs applications mobiles qui révolutionnent la téléphonie mobile.
  • l’apparition et la démocratisation de connexions haut-débits (ADSL dans les années 2000 puis fibre optique pour le filaire, 3G puis 4G pour le mobile)

Evolution des taux d’équipement des foyers français Ces nouveaux outils de communication et d’échanges vont ainsi permettre d’être en permanence à disposition et au plus près des utilisateurs et des utilisatrices, favorisant de fait des usages encore plus importants.

Ces applications, plébiscitées, vont ouvrir les vannes à de véritables cascades d’informations d’usages et personnelles structurées :

  • temps de visionnage de l’application, d’usage de l’appareil
  • localisation géographique et temporelle des usages
  • liste des autres applications installées
  • type de smartphone, caractéristiques techniques, environnement réseau

Avec le temps, et avec l’intégration de capteurs de plus en plus nombreux et précis à ces machines, ces applications et les flux de données engendrés vont devenir le nouvel « or noir » : Data Is The New Oil

Des plateformes incontournables

Ces acteurs économiques sont désormais incontournables dans le paysage du Web.

Ces positions quasi-monopolistiques favorisent ainsi la concentration des revenus publicitaires et leurs permet de pouvoir imposer leurs visions et leurs stratégies dans des domaines de plus en plus éloignés à l’origine du « digital ».

Cette situation occasionne désormais une influence au grand jour sur différents sujets de société : santé, politique, diplomatie…

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