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Le Digital en sciences humaines et sociales

Le Digital étant désormais un domaine incontournable dans nos sociétés et dans nos usages, les sciences humaines et sociales s’en sont saisi et l’utilise dans différents contextes :

  • comme support de recherches et d’analyses,
  • comme outils de numérisations et d’archivage,
  • et comme outils de communication, de publications et de diffusion.

Un outil de recherche et d’analyse

Les sciences humaines et sociales forment un ensemble de disciplines étudiant divers aspects de la réalité humaine sur le plan de l’individu et sur le plan collectif.

https://fr.wikipedia.org/wiki/Sciences_humaines_et_sociales

Un outil de recherche couramment utilisé désormais

Il y a déjà 10 ans, pour plus de 90% des étudiants, internet constituait l’une des principales sources de documentation pour leurs travaux et recherches.

Ces usages tendent à se démocratiser encore davantage aujourd’hui avec la facilité d’accès à internet, depuis les smartphones, et surtout par la disponibilité croissante de nombreuses ressources accessibles en ligne.

Particulièrement en sciences humaines, du fait de l’obligation de consultation d’une multitude de documentation écrite, Internet peut être vu comme l’outil ultime offrant des moteurs de recherche généralistes et spécialisés, l’accès à des bases de données dédiées et la disponibilité en consultation à distance ou en téléchargement d’ouvrages numérisés et d’articles scientifiques.

Différents outils de recherche ont vu le jour au fur et à mesure du développement des publications en ligne et de la mise à disposition d’archives. Cette page régulièrement mise à jour présente une vision plutôt exhaustive des différents outils de recherche disponibles.

Cependant, et c’est là un point crucial, l’utilisation d’internet comme outil de recherche quasi unique nécessite des méthodes nouvelles de veille, des capacité d’analyse et d’extrapolation et une connaissance des règles de requêtes et d’usages.

Un outil d’analyse

Les différents outils informatiques ont vu le jour parfois dans des laboratoires de recherches universitaires mais y ont surtout été mis en oeuvre plus rapidement souvent que dans d’autres domaines.

L’ordinateur, par essence, est un support de calcul offrant des capacités de traitement d’informations, puis d’analyses par la suite, complémentaires au savoir-faire humains.

Dans des contextes de recherches, les premiers outils bureautiques comme les feuilles de calcul ou les bases de données ont offerts des capacités de calcul, de recensement, de tries et d’analyses de données poussées permettant la mise en œuvre de recherches plus étendues ou plus approfondies.

Ajouté à ça, des données numériques cartographiques fines, des documents numérisés précis et indexés ou des éléments de datation précis et en nombre pour comparaison, avec la démocratisation des usages et l’équipement progressif des différentes institutions, le travail de chercheur et en particulier en Histoire s’en est trouvé profondément changé.

Lui permettant un accès à nombres de bases de données, d’informations, de publications et d’objets jusqu’alors uniquement disponibles physiquement dans des bibliothèques ou des musées.

Les sciences humaines, portant sur l’étude de l’individu dans son individualité mais aussi dans ses interactions communautaires et sociales, se sont aussi saisi du digital et de ses usages comme source d’informations, de données et d’analyses grâce à l’étude d’éléments statistiques précis et factuels quant aux usages, habitudes et aspirations.

Un outil de numérisation

La mise en oeuvre du Digital a rapidement donné lieu à la numérisation de divers médiums et corpus d’archives pour en permettre la conservation, l’analyse ou la diffusion.

Limites de la mise à disposition des archives sur le net

Très nombreux sont les acteurs de la numérisation de par le monde et en France en particulier.

Au sein de l’hexagone, cette tâche est partagée entre institutions muséales, archives nationales, centres d’archives régionaux, la BNF, bibliothèques, associations, entreprises, généalogistes, particuliers…

Il en résulte un manque de coordination, de cohérence et d’exhaustivité. Chaque acteur, numérisant ce qu’il possède ou ce qu’il désire, propose des résultats très variables en terme de qualité, de définition, et d’accessibilité par choix, obligations légales ou contraintes techniques.

En France, largement soutenue par les ministère de la Culture et de la Communication et de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche, souvent subventionnée, cette numérisation « massive » pose questions quant à sa mise en oeuvre coordonnée, son efficacité, son financement et sa pérennité du fait de l’évolution des technologies.

En premier lieu, la numérisation nécessite un matériel adapté et spécifique dans un contexte d’archivage, pour ne pas détériorer les supports numérisés, et obtenir une numérisation de qualité.

Les formats de numérisation et les licences d’usages sont parmi les enjeux centraux, car ils vont déterminer les possibilités d’utilisation et de modification des documents ainsi obtenus.

L’absence de norme pour ces données ni de consensus sur les différents systèmes d’information : photos (images HD ou BD encore), numérisations (haute ou basse définitions), plans 2D, numérisations 3D, documents (PDF, tableur), bases de données File Maker, serveur SQL propriétaires ou libres, etc vont nécessiter de pousser à réflechir à des stratégies issues des « Big Data » et à la mise en place de « lac de données ».

Ces actions pourront permettre de conserver ces données, primaires ou enrichies, en maitrisant leur hétérogénéité et en facilitant le partage et l’analyse pour les professionnels.

Il est également nécessaire que cette politique s’appuie sur des compétences humaines fortes et reconnues tant pour qualifier, classifier ces nouvelles archives que pour les rendre accessibles et disponibles au plus grand nombre via les nouveaux médias : web en premier lieu, réseaux sociaux par exemple aujourd’hui, pour toucher de nouveaux publics.

Cette réflexion sur les formats s’est accompagnée d’une ouverture importante par l’intermédiaire de l’usage de licences libres et en particulier des licences Creative Commons.

D’autres usages via des dispositifs de médiation novateurs voient également le jour et sont testés dans différentes institutions ou au travers de différentes plateformes (Google Art Project).

Tout comme dans les musées avec l’implication d’outils digitaux dans la médiation auprès des publics, avec la numérisation se pose la question du rapport à l’oeuvre et aux objets, car cette dématérialisation des supports tend à faire perdre des informations et à rendre abstraites et simplement descriptives des considérations physiques des supports : type de support, masse, grammage, traitement, rugosité, souplesse, finesse, reflets…

Enfin le stockage pérenne est désormais un enjeu majeur compte tenu des coûts inhérents aux volumes de stockages numériques nécessaires pour recevoir et archiver durablement ces volumes importants de données.

Un outil de partage du savoir

L’essor d’internet, dans les contextes universitaires aux USA puis en Europe, puis le développement du web à partir des années 90, ont permis aux chercheurs de publier et d’échanger les fruits de leurs recherches avec d’autres et parfois en dehors des cercles identifiés historiquement.

La publication dans des revues spécialisées, l’édition ou l’auto-édition, et parfois des conférences, étaient auparavant les seuls moyens de faire connaitre des travaux de recherche.

En Sciences Humaines, ce nouveau média « hypertexte » est rapidement apparu comme un support idéal de diffusion des savoirs.

Transposer l’écrit du papier sur « la toile »

Le Web a permis une mise à disposition rapide de contenus enrichis par l’ajout d’éléments iconographiques ou cartographiques, par la structuration de données dans des bases de données en les liant pertinemment les uns aux autres au moyen de liens hypertextes.

En particulier en Histoire, domaine habitué s’il en est avec l’écrit, ces premiers liens « hypertextes » ont offert la possibilité de pouvoir naviguer beaucoup plus efficacement de manière transversale dans des contenus hétérogènes et surtout de pouvoir enrichir et détailler les contenus sans trop en alourdir la lecture.

La Géographie a vu la mise en œuvre d’outils de présentation d’éléments cartographiques sous forme d’images et de cartes personnalisables et animables offrant de nouveaux axes de médiation et de partage des connaissances.

Des plateformes de publications libres en open-access (openedition.org ou erudit.org par exemple) ont pu voir le jour en parallèle des outils de publications propriétaires (elsevier, springer…).

Plusieurs initiatives listent les principales plateformes de publications libres (CNRS, Open Access…) des travaux de recherche en sciences et en particulier en sciences humaines et sociales.